mercredi 21 mai 2014

ascension



La neige nage en octobre.
En novembre le fruit rouge.
En janvier la passion, clinquebarde, cliquetique, se désimbroche.
Nous n’irons plus au
Sur les nuages l’iris effilé observe
Il n’est pas d’hier que nous soyons ici
Nous, Sauvages,
Embuscanés, tatoués de neuf et sarbacanes
Pfffuit !
Entre les herbes, hautes, et tranchantes,
J’ai filé mon trait.
Au haut du Mont Obscur suspend un Soleil rouge
Comme un disque de fraise
iridescent.

Deuxième station.
Les porteurs nus ahanent sur la pente
La fournaise leur cuit la couenne
ils montent
Impala les conduit
Il est le Guerrier de Lumière
Par sa bouche rugit la caverne sous la montagne
Et les autres le suivent sans broncher
On entend leur souffle court
le bruit des peaux
le bruit des pierres sous les pieds
La cohorte
L’effort
La montée difficile
Les épineux zèbrent les chairs
Perle le sang
Vers on ne sait où.

Troisième station.
La hampe des lances scande la marche.
O-ho !
Impala libère la voix des hommes.
O-ho !
En cadence le souffle feutré feule de leur gorge
et soutient les pas
soulève les pieds éventrés par la pierre
élève les épaules accablées du fardeau
les peaux brûlent sous le dard solaire
Au chant qui rythme les pas elles exhalent une poussière qui
fait une barrière au feu qui repousse la flamme comme la montée
chaque pas repousse la pesanteur inexorable le carcan qu’ils ont
sur les épaules qui écrase leur âme ils s’élèvent
Les rythmes entrecroisés des souffles et des chants et des cannes et
des pas et des peaux les élèvent
et au-dessous, loin déjà, la plaine s’amenuise
Comme un long sommeil allongé

Sous la meule du temps se broie l’ombre des jours
A eux-mêmes pareils
L’ombre vaincue des jours horizontaux.
Ils ont quitté son ombre froide.
Impala a brandi la sagaie
cri vertical.
Ils se sont hissés,
à force de poussière et de sueur
jusqu’au sommet de leur fatigue.
Ils sont si haut que leurs regards n’embrassent plus qu’une
éternité de nuages
Là-haut il n’y a rien, plus d’herbe et plus de vie,
que le silence de pierre
Plus de mémoire
Que le froid sur leur peau qui doucement éteint le brasier
dans  les corps
L’Absence

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