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samedi 21 janvier 2023

Youssef Salem a du succès


 

 

 

 

 

 Et c'est mérité ! Trouvé drôle, pertinent, impertinent : ça brocarde "l'identité arabe" (et les fantasmes identitaires en général), ça étrille les woke, ça se fout de la gueule de la littérature paillettes mondanités, et de ces mornes obsessions de la célébrité : ça respire, ça fait du bien !

mercredi 27 octobre 2021

Illusions perdues, de Giannoli

 

 


 

 

 

Beaucoup aimé, trouvé éblouissant, tonique, jubilatoire : cruel et drôle. L'art de la formule, tant dans le texte de Balzac que dans les dialogues.

Bassesses ordinaires, férocité des égoïsmes : tableau cru de la jungle humaine, en ce début de XIXe siècle ambitieux et arriviste : terriblement annonciateur du nôtre, mêmes appétits carnassiers, tout est bon pour "faire de l'argent", mettre à sa botte. Mêmes vertiges à propager des élucubrations, à repeindre l'information à la sauce de ses intérêts.

L'Humanité nue, dévoilée de ses prétentions morales, bien-pensantes : bal joyeux des mascarades de noblesse et générosité : car c’est joyeux, aucune mortification, grâce à l’abattage endiablé des acteurs, Vincent Lacoste en tête.

Un vrai régal !

lundi 18 octobre 2021

Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier

 

Julie (en 12 chapitres)
          

Chouette, tonique, sensible, joyeux, juste, intelligent, riche, stimulant : les questions de la vie, quelques-unes (pas mal), à 30 et quelques années (ou autre), quand on est une femme (ou autre). Les « choix », les bons choix, les mauvais, les expériences, les conséquences … Tout un film, toute une vie.


 

dimanche 10 février 2019

Tout ce qu'il me reste de la révolution, film de Judith Davis

Tout ce qu'il me reste de la révolution : Affiche


C’est fort : intelligent et sensible.

L’idée de départ est un spectacle théâtral conçu par Judith Davis  et sa troupe, L'Avantage du doute, en 2008

Le personnage qu’elle incarne est une jeune femme que révoltent le mode de vie « libéral » de notre monde, ses oppressions, ses vides : combative et militante, elle a gardé le sens des luttes de ses parents, maoïstes de 68, avec un peu de leur aspect doctrinaire.
Tantôt drôle, avec ses personnages maladroits, tantôt sensible, lorsqu’il raconte la difficulté des relations, familiales, amicales ou amoureuses, ce film touche en ce qu’il pose à hauteur d’humain la question politique : quels engagements et résistances sont encore possibles, après les désillusions des idéologies ? Il s’affranchit d’un discours militant, il interroge, il n’assène aucune réponse.
Un cinéma qui tranche agréablement avec les produits de grande consommation dont on gave le public à grand renfort de promotion : malheureusement, par cette forme insidieuse de censure, il n’est distribué que dans peu de salles (6 à Paris, par exemple !). Souhaitons que l’adhésion du public motive les distributeurs à en permettre la découverte à plus de monde …
 

dimanche 20 janvier 2019

Doubles Vies réalisé par Olivier Assayas





                         

Résultat de recherche d'images pour "doubles vies distribution" 


                         Beaucoup aimé ce film, vision voire satire désabusée du monde (parisien ...) de la « culture » : personnages prétentieux mais attachants, qui passent leur temps à discuter entre « amis », de l’actualité, de politique et surtout de littérature, sa place et son évolution face à Internet, ou la légitimité de l’écriture autobiographique.
De vraies discussions très denses, beaucoup de contenu, qui vont « prendre la tête » à ceux que ces sujets n’intéressent pas … Qui tournent en rond, d’apéros en colloques, parce que les personnages n’ont d’autres réelles motivations que la jouissance narcissique (le terme revient souvent dans le film) et leur intérêt personnel : privilégiés, enfants gâtés d’un système où il est de bon ton d’enrober ses égoïsmes d’un discours « cultureux » : on a la citation savante et toutes les références de l’entre-soi, entre deux séances où on se baise, à tous les sens du terme, jouissance décomplexée et sens du profit (savoureux Pascal Greggory en hédoniste cynique plus soucieux de ses actionnaires que de la « vénérable » maison d’édition qu’il possède, c’est le mot qui s’impose au spectacle de ses superbes compagne (jeune !) et demeure …)
Vincent Macaigne drôle en écrivain geignard aux poses de « créateur » mais sans égard pour autrui dans sa recherche du succès. Guillaume Canet et Christa Theret ambigus et séduisants dans leurs jeux de dupes. Juliette Binoche joue la copine sympa, la compagne enjouée, ce même mélange de sincérité et de fausseté, d’affection et d’égoïsme qui anime tous les participants de ce simulacre, qui nous ressemblent terriblement …

dimanche 4 novembre 2018

En liberté, de Salvadori : intox !


En liberté ! : Affiche



              C'est censé être drôle ... Les critiques le proclament à longueur d'affiche (c'est des copains au réalisateur ?). J'ai pas ri. Suis pas particulièrement coincé du zygomatique, j'ai bien repéré le mécanisme des gags, trop repéré, même, prévu avec pas mal d'images d'avance ... Pouvais pas les rater, de toute façon : chacun se répète au moins 5/6 fois, quand ils tiennent une "bonne idée", type bande de potaches qui se font rire eux-mêmes, ils la lâchent pas comme ça ... Je sais bien, "comique de répétition", j'ai surtout ressenti la répétition. Parodie de film d'action, trop peu parodique, je trouvais plus fine celle de "OSS 117", c'est dire. Scénario vaguement décalqué de "9 mois fermes", de et avec Dupontel (et Kiberlain), autrement plus drôle, à mon goût, inventif, surprenant : le rire est dans la surprise, dans la rupture de l'ordre logique (attendu : c'est pourquoi ce qui surprend l'un laisse l'autre indifférent). L'impression d'avoir déjà vu ça mille fois, le comique du contre-temps, sauter à l'eau pour sauver quelqu'un qui ne se noie pas : et puis ça dérape beaucoup, souvent, vers le mélo gentiment sentimental (Audrey Tautou, hein ...), un sens de l'émouvant là encore très appuyé, un "poétique" décongelé au micro-ondes : rien à voir, par exemple, avec la douce folie de "Le ciel étoilé au-dessus de ma tête".
Quelques rares sourires et beaucoup d'ennui, pour moi, dans cette comédie en boucle, tonitruante : ah, la scène inaugurale, qu'il faudra supporter encore plusieurs fois - oui, oui, j'ai bien noté les variantes. C'est ça, qui est étonnant, outre l'unanimité des critiques (peut-être parce qu'il s'agit d'un comique consensuel, "pour tous publics") : sur le papier, beaucoup d'ingrédients pour que ça marche, mais c'est mou de l'inspiration, ça se traîne, moi en tout cas je n'ai pas marché ...

samedi 15 septembre 2018

Première Année, de Thomas Lilti






Film drôle-grinçant sur l'univers des étudiants : et regard implicite politique-sociologique, les phénomènes de sélection-reproduction des classes sociales (évocation du sociologue Bourdieu).
Quant au dénouement : certains spectateurs s'empressent, avec toute la niaiserie de l'égocentrisme ("si ça m'a pas plu, c'est que c'est mauvais"), de le critiquer. Il me semble plus enrichissant d'en interroger l'intérêt : très plausible psychologiquement et annoncé dans l'évolution du personnage, il fait écho, également, à sa prise de conscience de cette reproduction sociale dont il "bénéficie" (mais qui lui pèse, obère l'invention de son propre avenir). Ni "conte de fées" ni "sacrifice", il se libère au contraire de l'héritage pesant du père.

samedi 16 juin 2018

Le ciel étoilé au-dessus de ma tête, d'Ilan Klipper



Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête            Réjouissant, drôlatique, revigorant, excitant ! Happening débridé, face à face joyeux entre "la Raison" raisonnable, raisonnante, mais passablement ébranlée, et "la gaie folie", si l'on veut, le Verbe en slip, supérieur et chancelant, aussi glorieux que ridicule.
On quitte le plancher des vaches (sa Coupe du Monde, ses macronismes) pour 77 (trop) courtes minutes, ça nous transporte ...

Retour à Bollène, de Saïd Hamich

On suit avec plaisir et intérêt ce retour de l’enfant prodigue (le thème n’est pas sans rappeler celui de la très belle pièce de Nasser Djemaï, Vertiges), retour sur ses traces, regard paradoxal : c’est la Provence (celle des « quartiers », du traditionalisme musulman et de l’extrême-droite) qui devient « l’étranger » où on voyage, qu’on observe, comme un processus curieux et inquiétant. Pas d’idéologie ni de prosélytisme dans le regard du réalisateur, mais une tendresse inquiète, critique et désabusée.
Un film « simple » (et court) par sa forme, qui suggère beaucoup, dessine les ombres possibles du futur, et, avant tout, (nous) s’interroge.