vendredi 18 juin 2021

La maison de Rameau

 

                Ce calme. L’espace apaisé.

                Vieille bâtisse aux murs lourds.

                L’arbre au tronc épais comme le temps.

                Le ciel des nuages, à loisir.

                Léger surplomb, modeste, pour dominer les cimes.

                Maison vigie, promontoire au centre de l’océan d’arbres.

                Loin du monde.

                Sur la route des montagnes, regard tourné vers les sommets, invisibles au regard, qu’on 

                 imagine, comme une promesse.

                Rester, là.

                 A ne rien faire.

                A feindre une écriture.

                Le temps figé. Immémoriel, comme les racines, comme les sources.

                Il n’importe pas.

                Rien ne bouge. Rien  ne change.

                Au bas des collines, l’histoire déferle, ressac insignifiant.

    Des troupes de guerriers ont sillonné ces forêts. Des chevaliers.

                Sans y marquer leur trace. C’est un monde de bergers, et de laboureurs courbés sur la terre.

                La maison tient le temps immobile autour d’elle.

                La vue porte loin. Rien ne la brise.

                Une rose légère se balance au vent.

                C’est un monde d’ignorance et de sagesse.