samedi 31 octobre 2015

Notre Petite Soeur, de Kore-Eda Hirokazu

mercredi 21 octobre 2015

Star Wars : l'insidieux poison d'une mode frénétique



                  Ce qui m'exaspère, surtout, c'est ce matraquage commercial, et les réactions extatiques des "fans" ! Pourquoi effectivement ne pas aimer un produit industriel, formaté, où les acteurs se limitent aux stéréotypes hollywoodiens (expressions faciales figées, réactions mécaniques), où le substrat mythologique (contrairement à quelques  films de SF) est pauvre à pleurer, rebattu, et surtout très militaro-américain ? Il m'arrive à moi aussi de prendre du plaisir à un truc au ras des pâquerettes (Starwars est au cinéma, à l'art, ce que McDo est à la gastronomie !). Mais je le sais ! Je ne prends pas mon quart d'heure régressif pour une expérience merveilleuse : ce qui est redoutable dans ce cinéma de supermarché (qui, mine de rien, méprise son public), c'est qu'il détourne de "là où ça se passe", les films qui nourrissent réellement l'esprit et l'âme (le dernier Woody Allen, ou tout un tas de films français, décriés par les ados parfois attardés qui s'y emmerdent parce qu'ils n'ont pas acquis la sensibilité nécessaire pour en apprécier la finesse, la délicatesse : à force de bouffer de la merde, on finit par ne trouver de goût à rien ...
Bref, c’est le monde à l’envers : cette petite série puérile (et je me suis tapé tous les numéros précédents) est portée aux nues comme un chef-d’œuvre, et ses amateurs se la racontent ! C’est à coups de nanars de ce calibre qu’on les maintient dans une médiocrité esthétique et intellectuelle : la belle réussite de manipulation des esprits, mieux que la censure des anciens régimes, ce qu’on appelle le « consentement volontaire » (La Boétie disait : « la servitude volontaire »), le rouleau compresseur de cette « culture » de supermarché américaine (il faudrait prendre le temps d’analyser l’implicite idéologique du film, l’autocélébration américaine d’un impérialisme impitoyable au nom d’une liberté à deux balles – mais les fans s’en foutent, ils sont contents de rigoler et que ça explose dans tous les coins, et gobent voluptueusement l’appât …) C’est juste triste. (et je sais bien qu’on n’y peut pas grand-chose…)
pas faux, mais justement, la dimension délirante de ce culte (la sortie du film n'est pas juste accueillie comme celle d'un "bon film" - admettons ...), la déclinaison des produits dérivés sous toutes leurs formes, ne  paraissent-elles pas disproportionnées, malsaines ...?
Et on sous-estime je crois les effets de conditionnement de ce type de produits de masse (étonnant pour un amateur, je crois, de "Bienvenue à Gattaca") : est-ce un hasard si ce type d'entreprise à haut rendement économique, comme c'était le cas de "Intouchables" fait l'objet d'un tel matraquage médiatique ?
Non pas évidemment qu'il s'agisse d'un "complot" ourdi par de méchants Libéraux planqués à Wall Street ... C'est infiniment plus "naturel" que ça, plus mécanique, et c'est ce qui est terrible : complexe à démonter (il faut recourir à des concepts politiques, anthropologiques, sémiologiques, sociologiques, etc. : ouf !), alors que "ça marche tout seul" : convergence d'intérêts économiques (ça rapporte), politiques (ça entretient bien les mythes qui contrôlent les masses), et individuels (type de film qui flatte l'égo d'un certain type de spectateurs : fantasmes narcissiques, vision simplificatrice et rassurante de la vie, émotions esthétiques primaires).
Encore une fois, ce n'est pas Ce film (même débat que pour "Intouchables") qui constitue un "danger" en soi, c'est toute la frénésie qui l'accompagne ! On aimerait voir pareilles liesse et ferveur pour des oeuvres (films, romans, pièces de théâtre, etc) qui élèvent l'âme ...