samedi 16 juin 2018

Retour à Bollène, de Saïd Hamich

On suit avec plaisir et intérêt ce retour de l’enfant prodigue (le thème n’est pas sans rappeler celui de la très belle pièce de Nasser Djemaï, Vertiges), retour sur ses traces, regard paradoxal : c’est la Provence (celle des « quartiers », du traditionalisme musulman et de l’extrême-droite) qui devient « l’étranger » où on voyage, qu’on observe, comme un processus curieux et inquiétant. Pas d’idéologie ni de prosélytisme dans le regard du réalisateur, mais une tendresse inquiète, critique et désabusée.
Un film « simple » (et court) par sa forme, qui suggère beaucoup, dessine les ombres possibles du futur, et, avant tout, (nous) s’interroge.