Monde idéal
Je sais un monde, ma sœur,
Tout empli de beautés et de grâces.
Là, tout n’est que luxe, calme et volupté.
Les jours y sont pareils à de longues fiançailles,
Les rires avec l’amour dansent
D’infinies farandoles sous des soleils sereins
Les sens et le désir y sont le seul office,
Aimer, la seule tâche,
Et célébrer le jour, et la vie, le bonheur.
La beauté, la jouissance,
Toutes les voluptés
Occupent chaque jour.
Les guerres ont cessé, faute de combattants,
Tout n’est que paix, bonheur et volupté.
On n’y voit ni la haine, ni l’envie,
Car aucun n’est privé de ce dont d’autres jouissent.
Nul ne broie sous sa loi les désirs de ses frères :
Le fort fait de sa force un rempart pour le faible,
Si l’un parfois s’égare,
Tous vont à son secours.
Des baisers, des caresses
Adoucissent les peines,
On fait aux affligés
Des ailes de tendresse.
A rien nul n’est contraint,
Chacun de ses talents fait librement l’offrande
Et recueille le fruit de l’industrie de tous.
Aucune vérité
Ni aucune croyance
Ne prétend expliquer
Ce que serait le monde :
Il est,
Ce que nous en vivons,
Rêve heureux, songe amer,
Chemin couvert de roses ou parsemé d’épines
C’est un monde, ma sœur,
Où les amants se donnent, innombrables et doux
Comme les nuits,
Où le frère soutient le frère,
Où nul n’est étranger.
Où nulle vaine gloriole
Ne vient ternir la paix
Les parfums et les fleurs
Tournent dans l’air du soir,
Valse mélancolique et langoureux vertige
Un tel monde, ma sœur,
N’existe pas ?
C’est qu’il nous reste, alors,
A l’inventer
Psah
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