C’est la fête au village, c’est la fête. La foule danse et tangue, c’est la fête et les corps,
Les corps se frôlent, et se croisent, et s’éloignent,
Et les trognes
De rires
Se festoient.
De rires, ô damoiselles, de rires, ont tous 20 ans, les villageois, nos souvenirs ont tous 20 ans quand ils se croisent.
C’est chaos, c’est langueur, c’est attente, le feu aux joues et les désirs qui flambent, feu de paille, danse, danse, danse le tournoiement l’oubli des jours
Qui se traînent
Les corps se gavent et se remplissent
C’est bombance, ce soir, dans la salle pleine
Les boissons, les appels
S’appellent,
Les regards
Se croisent
Ce soir
C’est la fête au village, silencieuse, en les corps chauffés de nourritures
Ils ne savent plus qui les a invités,
Pourquoi, ne savent plus la vie qu’ils mènent, la nourriture dans les ventres, les boissons dans les gosiers, ils se réchauffent l’âme aux feux du groupe
La foule est une, elle a oublié
Les vieux discords, les mésententes, envies et racontars,
La foule est une,
Ce soir.
C’est la fête au village, demain est loin,
Hier, oublié
C’est le temps d’une pause, une trêve dans la rivière qui emporte
Vers la mort
Ou on ne sait quoi
Chanter,
Ensemble, frapper dans les mains,
Trépigner des pieds,
Saluer les plats qu’on apporte, comme si bombance devenait éternelle,
Que la fête immuable
Que la table commune,
Rêve de paix
Et les mendiants honnis,
Hors les murs
Accroupis
Dans la misère qui n’a pas de place
A la table commune
On ne veut pas voir les désordres du monde
Le froid laissé dehors, ce qui peine, ce qu’on craint,
Comme des loups mais loin
Ils sont aux abords du village, mais pas ce soir
Ce soir,
C’est la fête au village
Et j’oublie ton absence, c’est la fête, la fête
Et je marche, par les prés, dans les arbres je cueille des nids, des fruits, et des fleurs parmi les herbes
Paisible est le village,
Après la fête,
Je vais,
Par les champs et les prés
Au hasard de mes pas, dans la forêt
Je ne sais plus qui me parle,
Un oiseau qui m’appelle, l’éclat d’une corolle, un oiseau dans le ciel, une flûte qui trille,
Des talus, et l’ombre où s’allonger.
Le monde est un ruisseau
Qui somnole
Une fraîcheur,
Alanguie, comme une femme offerte
Et je rêve, et je dors
Et c’est la fête, loin du village,
La danse
Des libellules
Et des scarabées d’or
Le cerf passe une tête, entre les branches, coiffée de bois,
Et c’est la danse
Qui reprend
Jamais ne cesse,
Le carrousel des fous
La vie comme une danse
Qui festoie
Jamais ne cesse,
La vie
La danse
Tournoient,
Aimables et rieurs,
Oublieux des misères
Seule la folie
De ceux qui rient ensemble
Et font les pas, les entrechats
Chacun rit sa commère chacun cherche son chat
C’est la fête, la fête, la fête
Au village.
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