mercredi 14 décembre 2022

Fécondations

 


 

Un cri de colère et un rire de joie

font un enfant indécis

 

Un cri de surprise et un rire gêné

font un enfant mort-né

 

Un cri de douleur et un rire étouffé

font un enfant choyé

 

Un cri de joie et un rire à gorge déployée

font des quintuplés

 

Un cri du cœur et un rire de tête

font un enfant compliqué

 

Un cri pour crier et un rire pour se moquer

font un enfant agité

 

Un cri muet et un rire coincé

ne font pas d’enfant du tout.

Ils adoptent un teckel à pedigree

Et lèguent leur corps à la science

 

Un cri un jour rencontra un rire nerveux

Il lui dit : « voulez-vous m’épouser ? »

Le rire accepta, pour ne pas le froisser

Mais le cri le jour dit fit faux bond.

Dans l’église consternée, on entendit :

Un cri de colère et un rire gêné

Un cri du cœur et un rire moqueur

Un cri pour crier et un rire de tête

Un cri de surprise et un rire à gorge déployée.

On poussa tous les bancs,

Et ce fut la fête

 

 

 (forme reprise du poème Naissances, d'André Frédérique)

vendredi 25 novembre 2022

Jérôme

 

                                                                                              Jérôme

 

 

Qu’est-ce que j’étais con, à cet âge-là.

Je voyais pas du tout ce qu’on foutait là. Ce que j’avais à y faire, moi. Comment j’allais me tirer de ce merdier. Pas d’issue. J’ai tout de suite pressenti que j’allais devoir me les coltiner deux ou trois décennies. M’emmerder dans cet ordre rance, supporter les consignes absurdes, répondre à des questions que personne ne se pose.

Je sentais qu’on était là pour être dressés. Un préambule à la caserne. Aux files de Pôle-Emploi, aux rangs serrés de travailleurs qui vont bosser, l’ennui au ventre. Aux colonnes de chiffres, de résultats, de projections qu’il faudrait arpenter.

Je n’avais pas saisi tout le profit qu’on pouvait tirer de la situation. Contrairement à Victor, un peu plus loin à ma gauche, sur la photo de classe de cette année de CE2. Victor, l’école, ses règles, ses objectifs, il s’en foutait. Il était là pour profiter, comme il le serait toujours, en toute occasion, un sens inné du système. S’attirer la sympathie des marlous, l’admiration des filles, piquer leurs billes et leur goûter aux plus timides. Plumer ceux qui ne sont pas dans le coup, ceux qui ont un train de retard : ça lui a bien réussi, ensuite, dans le marché de l’immobilier.

Moi, j’avais le tort de prendre tout ça au sérieux, les remarques de la maîtresse, les devoirs, les notes, ce qu’allaient dire mes parents. « C’est même pas juste ! », je gaspillais mon énergie à râler, je pestais d’être en cage, sans me rendre compte que la porte n’était pas fermée à clef. Crédule, à ma façon.

Comme Eglantine. La petite rousse qu’on voit à côté de moi. Un minois triste, pas l’audace de protester, à peine huit ans et elle avait déjà renoncé, résignée à vivre dans le désir des autres. Notre sentiment de victimes avait tissé entre nous une forme de complicité, une entraide, associés dans l’art de survivre.

Je l’ai croisée, un soir, une dizaine d’années plus tard, à une fête. Complètement métamorphosée. Devenue une splendide jeune fille, qui n’avait pas froid aux yeux, essayait tout, les drogues, les mecs, les raids au bout du monde, qui essayait de se dépêcher de tout essayer, comme si elle savait. Deux trois ans plus tard, on a retrouvé son corps dans une piaule minable.

C’est même pas juste.

Moi, j’ai pris les devants. Je ne voulais pas faire éternellement partie des perdants. Ça fait dix ans que je dirige les Services de Police Judiciaire d’Ile de France.

Les ordres, maintenant, c’est moi qui les donne.

lundi 12 septembre 2022

Marketing et greenwashing à la Maif

 

https://www.danslescoulissesdelamaif.fr/conduire-une.../... Bel exemple de marketing greenwashing dans cet "article" (!) de la Maif participant à la propagande éhontée pour le Grand Remplacement des véhicules thermiques ...
Résumé de l’article, qui, bizarrement, se présente comme une information sur la conduite : payez, payez, payez … Payez (beaucoup !) plus cher (ça, l’article ne le dit pas) pour l’achat d’un véhicule électrique, payez pour « installer une borne de recharge à domicile » (aurions-nous eu l’idée de faire installer une pompe à essence dans notre jardin !?), payez pour une formation afin de maîtriser un véhicule manifestement moins contrôlable au démarrage …
Au nom des bons sentiments « écologistes » (on peut mettre n’importe quoi, sous l’étiquette verte), on nous vend de toute part l’électrique, avant de nous y contraindre (fin programmée de la vente de véhicules thermiques) : c’est l’usager, une fois de plus, qui fera les frais (au sens littéral !) de cette transformation imposée par des décideurs à l’abri des surcoûts énormes qui nous pendent au nez : le plus souvent citadins, les transports collectifs leur suffisent, et leur niveau de revenus, en général élevés, rendent pour eux négligeables les 30% en moyenne de hausse du prix des véhicules.
Une fois de plus, la caste technocratique impose ses lubies à la foule (résignée … Ou crédule) des revenus modestes, à grand renfort de sermons vertueux (ou catastrophistes).
Il est consternant que la Maif (l’ « assureur Militant » !...) s’associe à cette propagande. Commerce oblige.

jeudi 8 septembre 2022

Philosophie ?

 

La « philosophie » : pour sortir du labyrinthe. Trouver des solutions aux problèmes, difficultés que nous rencontrons.

Pas pour faire salon, faire carrière, publier des « livres savants ». Pas pour dispenser des sermons de chaire.

Pas pour « expliquer » : mettre des mots compliqués pour boucher la béance des questions. Mais pour comprendre comment ça marche, et agir ensuite.