Ce que je vis, ce que j’aime, ce que j’ai à vivre :
J’ignore pourquoi.
Je ne cherche pas à le savoir.
On ignore pourquoi on vit.
Pourquoi on a bonheur à le vivre.
La seule sagesse consiste à savoir cela, ce bonheur, et à le
vivre.
J’ignore ce que je dis.
J’ignore pourquoi j’ai à le dire.
Ma seule sagesse est de savoir que j’ai à le dire, et de le
dire.
Ce qui est, est.
C’est tout ce que nous avons à savoir.
La seule sagesse est de savoir ce qui est.
La peur nous empêche de vivre.
Elle est le désir que ce qui est, ne soit pas.
La peur nous empêche de voir ce qui est.
La peur est le désir d’être autre que nous sommes.
Le remède à la peur est le désir.
Quand le désir est plus fort que la peur, ce qui doit être
peut être.
La fin de la peur est l’acceptation de ce qui est.
De ce que nous sommes.
De ce que sont les autres.
Quand on sait ce qui est, on peut savoir si on a le désir de
le changer.
Le désir de changer permet d’essayer de changer.
La peur est le doute d’en être capable.
La fin de la peur est l’acceptation de ne peut-être pas en
être capable.
La fin de la peur est le désir débarrassé de la volonté de
puissance : de la volonté que ce que nous voulons, soit.
Désirer le but sans s’imposer de l’atteindre.
Désirer dans l’acceptation que ce que nous désirons n’advienne
pas.
Comprendre que la non réalisation du désir n’est pas la
destruction de notre être,
mais le commencement d’un autre désir.
Nous ne mourons pas avec l’inaccomplissement de notre désir.
La fin de la peur commence avec l’acceptation de la peur.
Ce qui est, est. Si la peur est, elle est. Acceptable.
Si nous acceptons la peur, de reconnaître notre peur, de
dire notre peur, nous pouvons commencer à la regarder.
Une peur que l’on regarde fait moins peur.
Nous ne sommes pas coupables de nos peurs.
Elles sont.
Nous pouvons faire qu’elles ne soient plus, ou qu’elles
soient moins.
Ou peut-être pas : dans les deux cas, c’est bien, c’est
toujours nous. Nous sommes.
On peut apprendre à sourire à notre peur.
Elle est une partie de nous, aussi humaine que notre corps,
qui parfois nous fait souffrir, que nos illusions, qui nous font souffrir.
L’acceptation de ce qui nous fait souffrir nous permet de
comprendre comment nous pouvons essayer de changer ce qui nous fait souffrir.
L’acceptation n’est pas la résignation : on peut
changer ce qu’on accepte, ou peut-être pas.
Accepter nos impuissances adoucit notre amertume, et diminue
notre peur, et permet de comprendre comment acquérir les pouvoirs qui nous
manquent.
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