La haine, elle est partout : caricaturale et bien visible chez ces tristes héritiers d’une idéologie mortifère, mais aussi virulente et fielleuse chez les « gens convenables », qui, au mépris de toute raison historique, essaient d’englober dans le même terme délirant d’ « extrêmes » le bord opposé, dont la tradition a toujours été de se battre contre les fascismes … Chez « ces gens-là », la haine et le mépris sont enrobés d’accusations doucereuses, d’un chantage méprisable « Nous ou le chaos », quand ils sont la matrice du chaos : souvent dans l’Histoire, et particulièrement en France, le peuple gronde quand on le violente : quand les inégalités et les injustices s’accroissent, quand la jouissance effrénée et inconséquente des fortunés qui se croient et s’octroient le droit de posséder aux dépens de tous les autres les condamnent au labeur abrutissant et sans fin.
La violence, elle est dans les salons dorés, dans ces officines feutrées où l’on décide froidement de la vie des gens à leur place : Macron, et tous ses suppôts, ses épigones et la foule de ceux qui collaborent pour maintenir l’ « ordre » bourgeois, est le père naturel de Bardella, son meilleur agent, sa cause première. Je crois que beaucoup de RNistes haïssent d’abord la précarité qu’on leur impose : s’ils le font de manière imbécile, c’est parce qu'on les abreuve d’inepties sans que quiconque trouve à y redire : émissions de « divertissement » ineptes, destinés à en faire des citoyens dociles et des consommateurs zélés : la bourgeoisie « éclairée » préfère garder pour sa consommation exclusive la culture qui permet de s’affranchir des préjugés. Au peuple, le pain et les jeux, pour que l’Empereur et sa Cour règnent en paix. On récolte ce qu’on sème.
Ce qui est terrifiant, c’est que les dominants ne tirent aucune leçon de leurs erreurs : le Prince capricieux ne se soucie plus que de tourner à son avantage la pagaïe qu’il a déclenchée ! On s’apprête à continuer comme avant, les « élites », soulagées, se réjouissent de ce que ça n’a pas encore été pour cette fois. Ils retournent à leurs jouissances cyniques, heureux de ne pas avoir à craindre le moindre infléchissement de leur train de vie : « profitons, tant que ça dure … »