L’essentiel, c’est ton visage. Il est là, devant mes yeux, depuis les temps immémoriaux. Devant ma perplexité. L’horizon de mon désir. La défaite de mon voyage, incommencé.
Ton visage, contrepoint de ma conscience. Reproche, regret, souvenir, esquisse des possibles, fin des temps.
Je n’ai pas eu envie de participer. A quoi bon ? Le bal m’a paru surfait. Les costumes, des impostures. Entre dans la danse ? Si tu m’y avais invité, peut-être.
Le monde a fini sans commencer.
Je porte en moi ton éternel visage. Comme un soleil immobile au centre d’un ciel immarcescible. Seul être au monde. Seul rivage, seul océan.
Ton visage est mon énigme. Des yeux d’avant. Le temps n’a plus coulé. A quoi bon ? Fiché pour toujours sur la pointe d’un moment.
Il reste à feindre. Toucher, du bout des lèvres, les mets du banquet insipide. Envisager : feindre de croire à ces visages qui s’adressent à moi en silence, leurs lèvres remuent, sans aucun son. Prendre part, du bout des doigts, à la suite de l’histoire.
Acquiescer, répondre, donner un avis sans importance. Quand s’arrête l’histoire qui n’a pas commencé ?
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