lundi 22 novembre 2021

Le genou de Claire

 

Non, Claire est pas à Angresse, aujourd'hui (elle devait venir ?), pas vu Claire, en sortant de ma grotte, hibou chou caillou, yeux clignotant au soleil absent, soleil timide comme Le genou de Claire, d’ailleurs j’ai jamais connu de Claire (j’ai pas fait tous les seins). Claire pas sur Angresse, ni moi sur Claire, c’est dommage

Ils ont entrouvert la cage, aujourd'hui, moi, je me méfie, p’têt qu’ils nous attendent à quelques mètres, vont nous tirer comme des perdrix. Le soleil attendait mon lever pour paraître, question de préséances, le voici, qui se prépare pour ses 20 km, pas une année-lumière de plus, il s’échauffe, en jogging, ça va, pour courir le long de la plage, en bord de mer le soleil est plus décontracté. Je vais lui emboîter le pas. Dûment muni de mon papier à rallonge, « Aviss à la population !! », on plaisante pas avec le garde-champêtre, bientôt nous porterons des pyjamas rayés, en toutes circonstances

M’en fous : me retrouve en haut d’un nouveau jour à dévaler, qu’est-ce que je pourrais bien en faire, enfer, j’aurais comme une envie de montagne, mais ça dépasse la distance allouée, j’aurais eu comme une envie de communauté comme celle qu’on évoque dans les textes, justement il passe une variation de Pink Floyd, ça me fait voir des filles en sourires sur l’herbe seins nus, mais ça va dépasser largement la distance du reconstituable, alors qu’est-ce qu’il reste ? Ils sont tous là comme des bandes de cons, à faire leurs courses et montrer la papatte, bien polis et propres sur eux, rien de bien passionnant à dire ni à faire : je sais pas si c’est parce que j’ai 20 ans ou les cheveux longs, mais tous ces pékins me débectent, m’agace leur conformité sans relief, des automates. Je te balancerais une rafale de guitare électrique dans tout ça !

J’ai pas vu Claire de la journée, mais peut-être qu’elle va se pointer, et le jour, et l’aurore

mercredi 27 octobre 2021

Illusions perdues, de Giannoli

 

 


 

 

 

Beaucoup aimé, trouvé éblouissant, tonique, jubilatoire : cruel et drôle. L'art de la formule, tant dans le texte de Balzac que dans les dialogues.

Bassesses ordinaires, férocité des égoïsmes : tableau cru de la jungle humaine, en ce début de XIXe siècle ambitieux et arriviste : terriblement annonciateur du nôtre, mêmes appétits carnassiers, tout est bon pour "faire de l'argent", mettre à sa botte. Mêmes vertiges à propager des élucubrations, à repeindre l'information à la sauce de ses intérêts.

L'Humanité nue, dévoilée de ses prétentions morales, bien-pensantes : bal joyeux des mascarades de noblesse et générosité : car c’est joyeux, aucune mortification, grâce à l’abattage endiablé des acteurs, Vincent Lacoste en tête.

Un vrai régal !

lundi 18 octobre 2021

Julie (en 12 chapitres), de Joachim Trier

 

Julie (en 12 chapitres)
          

Chouette, tonique, sensible, joyeux, juste, intelligent, riche, stimulant : les questions de la vie, quelques-unes (pas mal), à 30 et quelques années (ou autre), quand on est une femme (ou autre). Les « choix », les bons choix, les mauvais, les expériences, les conséquences … Tout un film, toute une vie.


 

vendredi 18 juin 2021

La maison de Rameau

 

                Ce calme. L’espace apaisé.

                Vieille bâtisse aux murs lourds.

                L’arbre au tronc épais comme le temps.

                Le ciel des nuages, à loisir.

                Léger surplomb, modeste, pour dominer les cimes.

                Maison vigie, promontoire au centre de l’océan d’arbres.

                Loin du monde.

                Sur la route des montagnes, regard tourné vers les sommets, invisibles au regard, qu’on 

                 imagine, comme une promesse.

                Rester, là.

                 A ne rien faire.

                A feindre une écriture.

                Le temps figé. Immémoriel, comme les racines, comme les sources.

                Il n’importe pas.

                Rien ne bouge. Rien  ne change.

                Au bas des collines, l’histoire déferle, ressac insignifiant.

    Des troupes de guerriers ont sillonné ces forêts. Des chevaliers.

                Sans y marquer leur trace. C’est un monde de bergers, et de laboureurs courbés sur la terre.

                La maison tient le temps immobile autour d’elle.

                La vue porte loin. Rien ne la brise.

                Une rose légère se balance au vent.

                C’est un monde d’ignorance et de sagesse.