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vendredi 18 juin 2021

La maison de Rameau

 

                Ce calme. L’espace apaisé.

                Vieille bâtisse aux murs lourds.

                L’arbre au tronc épais comme le temps.

                Le ciel des nuages, à loisir.

                Léger surplomb, modeste, pour dominer les cimes.

                Maison vigie, promontoire au centre de l’océan d’arbres.

                Loin du monde.

                Sur la route des montagnes, regard tourné vers les sommets, invisibles au regard, qu’on 

                 imagine, comme une promesse.

                Rester, là.

                 A ne rien faire.

                A feindre une écriture.

                Le temps figé. Immémoriel, comme les racines, comme les sources.

                Il n’importe pas.

                Rien ne bouge. Rien  ne change.

                Au bas des collines, l’histoire déferle, ressac insignifiant.

    Des troupes de guerriers ont sillonné ces forêts. Des chevaliers.

                Sans y marquer leur trace. C’est un monde de bergers, et de laboureurs courbés sur la terre.

                La maison tient le temps immobile autour d’elle.

                La vue porte loin. Rien ne la brise.

                Une rose légère se balance au vent.

                C’est un monde d’ignorance et de sagesse.

mardi 9 février 2021

La nuit volée

 

Elle cesse. Elle s’abandonne. A la nuit qui descend. Pénombre. Le monde se voile. Elle ne discerne plus. Ce monde obscur dont la réalité vacille, effacé. Plus tangible. Elle s’allonge. L’éclat dehors d’un réverbère. Une bougie rougeâtre, comme un fanal incertain. Perdus de vue, les autres. Absents. Peut-être l’ont-ils toujours été. Elle s’engourdit, elle s’assoupit. Du fond d’aileurs surgissent des images. Des visages. Des pièces, inconnues. Oubliées, de son enfance. Elle ne sait plus si elle a eu une enfance. Probablement. Elle est suspendue entre deux temps. Cône vertigineux. Quelques voix. Indistinctes. Elle ne sait plus. C’était un été, probablement près de la plage, c’est arrivé, c’est tout. Il y avait des oncles et des enfants, galopant entre les jupes des femmes. L’apéritif se prépare, on cause, elle ne fait pas attention. Elle est allée se reposer dans une chambre. Elle n’a pas envie d’être avec les autres, trop de soleil, trop de bruit, le bruit des voix. Elle entend la porte s’ouvrir, une ombre qui s’est faufilée, elle n’est plus seule. Mais elle n’ouvre pas les yeux. Elle sent le contact d’une main. Sur sa cuisse. Elle a 16 ans. Mais elle n’ouvre pas les yeux. Tout se brouille. 16 ans pour toujours.

L’ombre est épaisse, maintenant. Elle a avalé tous les objets dans la pièce. Ça ne marche plus, le temps. Toutes les nuits depuis ce jour-là, ça ne marche plus. Peut-être aurait-elle dû ouvrir les yeux. Voir. Qu’est-ce que ça aurait changé. La nuit volée. Tous les jours après ses 16 ans. Elle est encore dans cette chambre, elle est ici, maintenant, mais aussi dans la chambre, avec l’ombre, qui la dépèce. Méticuleusement. On entend les enfants, dans le salon, qui crient, une voix les gronde, des bruits de verres qui trinquent.

Ça fait comme des herbes, au bord de la plage, des herbes pour se cacher. Entre les herbes regarder les baigneurs qui vont et qui viennent, le miroitement aveuglant de la mer, ils ne la voient pas. Elle garde la tête baissée entre les herbes, qui la cachent.

Elle n’a pas dormi. La tâche du réverbère s’est élargie, une lueur blanchâtre qui se répand sur toute la fenêtre, à l’assaut du dedans. Le retour de la lumière, sans penser elle s’habille et va travailler, elle croise des gens et fait ce qu’elle a à faire, ils lui sourient sans la voir, ils lui parlent, elle leur répond sans entendre ce qu’elle dit. Elle ne dit rien, peut-être. Elle les quitte, revient dans la pièce, nourrit son corps, regarde des silhouettes s’agiter sur l’écran, elle ne met pas le son. Elle reste longtemps à les fixer, comme si elles avaient quelque chose à lui raconter.

Elle sent dehors la nuit se rapprocher, descendre comme un voile, avaler la lumière, elle éteint la télé, elle se laisse prendre, emporter, glisser dans la pénombre, se dissoudre, ses yeux fixent la nuit comme s’ils voyaient. La nuit la vide. Les images reviennent. Le film passe en boucle.

mardi 12 janvier 2021

L'Expérience

 

L’Un est multiple.

La poussière sur le chemin.

Sur cette pierre, je bâtirai une église.

La poussière et le chemin.

Au commencement. Au firmament.

Sur ton sein remémoré. Dans ta substance.

L’expérience est multiple.

Le son.

L’immobilité du son.

Transperce l’espace.

Le devenir.

Nous deviendrons poussière.

Amas de matière, incertaine, chancelante, nous devenons.

Immobiles. Suspects. Accrochés comme à des branches. Suspendus les uns aux autres.

De l’autre côté, nous nous apercevons.

Nous faisons signe.

Aux yeux aveugles.

A la destinée que nous lisons dans les traces.

Est-ce possible.

Je ne suis pas sûr.

Je ne suis sûr de rien.

Est-ce possible ?

Ils marchent comme des ombres. Vêtus d’amples robes de coton. Noires et rouges, grises, ou brunes.

Ils se rendent à la source, croient-ils.

Je n’en connais aucun.

Pas de son. Aucun son ne sort des lèvres entrouvertes. Ils essaient de parler. On voit leurs lèvres bouger.

Tes lèvres rouges. La salvation de ta chair ivoire. La source première.

Ce serait un peu simple.

La poussière sur le chemin.

Il fait un soleil souverain. Atteindre l’autre rive. Est-ce possible ?

Il faut renoncer à croire. Et ça devient plus supportable.

Nous étions dans une cage. Chacun. Les cages se sont ouvertes (comme tes lèvres, et j’y ai vu l’horizon).

Hésitants, apeurés, nous sommes sortis. Nous nous sommes mis à marcher. Certains ont pris la direction.

La direction de quoi.

Les autres les ont suivis.

La direction de la lumière.

Sans savoir.

Ce pouvait être là ou ailleurs.

Dans ma cage. J’y suis resté le dernier.

Je ne crois pas aux foules qui avancent, mais je vous ai suivis, sans savoir, votre marche lente, comme des ombres.

La poussière du chemin.

Quelques-uns se sont écroulés de fatigue. D’épuisement. De ne pas savoir. Sans un mot, sans une prière, à quoi bon, le soleil implacable au-dessus.

J’ai dit : « il faudrait que nous disions. »

Quelques têtes se sont tournées vers moi. Leurs regards morts. Mes mots inaudibles.

Qu’importe, dit leur marche, tout ce que nous avons à faire est d’avancer.

Je n’avais pas envie de crier.

J’aurais crié vers toi, si je t’avais aperçue, tes lèvres rouges, mais tu avais disparu, tu avais disparu de mon souvenir, de toi je ne conservais plus que le doute de ton existence.

Si seulement. Si nous avions pu. Si nous avions su. Si nous avions été capables. De nous rejoindre. De part et d’autre du chemin. Si nous avions quitté la poussière. Nous aurions traversé les champs, serions entré dans la couleur de l’herbe, aurions trouvé le vert, les fleurs qui chantent, les insectes qui dansent, nous serions entrés dans la forêt, trouvé la source douce, et nous nous serions allongés, comme frère et sœur d’éternité, amants pour toujours, et nous aurions regardé l’aube claire. Nous aurions eu le ciel. Tu te serais abandonnée entre mes bras, j’aurais bercé ton souffle, j’aurais contemplé ta chaleur.

Le jour aurait duré toujours.

Le temps suspendu, immobile, au-dessus de nous, comme un dais, serein.

mardi 10 novembre 2020

M’sieurs dames !

Bonjour, M’sieurs dames.

 

Comme vous l’avez deviné, j’suis le comique de service, suis venu vous faire rire. J’suis payé pour ça.

Encore que ça n’a rien d’évident, j’sais bien, j’ai pas une tête à faire rire. Notez bien, j’ai pas non plus la tête à ça.

 

C’est quand même un drôle de boulot. Faire rire sur commande, à heure fixe. C’est pas drôle. J’sais bien, vous êtes venus pour ça, pour qu’on vous distraie, vous avez payé, bon, vous aurez au moins eu le repas, c’est bon, au moins ? Eh ben, vous aurez pas tout perdu. N’aurez qu’à demander au patron de vous faire une ristourne, pour le rire que vous n’aurez pas eu.

 

Encore que j’en entends qui rient. Si, si, ne vous cachez pas, tenez, vous, madame, je vous ai vu rire, deux ou trois fois. C’était nerveux ? Mais je ne vous le reproche pas, madame, je comprends très bien. Ça n’a rien d’évident, vous étiez tranquillement à table avec monsieur, votre mari, je suppose … Non ? Ah, si ? Enfin, ça ne me regarde pas, bref vous étiez là tranquilles, vous en étiez où ? On ne vous a pas servi le dessert ? Oui, le service est un peu lent, ici, c’est agaçant. Si vous voulez, après le spectacle, j’en toucherai un mot au patron. Mais non, c’est naturel, je peux bien faire ça pour vous, vous me paraissez sympathique, non ! monsieur, je disais ça sans intention particulière, ne vous méprenez pas. On parle toujours trop. Surtout dans mon métier.

 

C’est un métier bizarre, quand on y pense. Vous n’êtes pas là pour penser ? Ah, je m’excuse … Bon, écoutez, de toute façon, c’était mal parti, ce spectacle, si, vous êtes gentils, vous dites ça par politesse, vous êtes gentils, merci, merci … Vos applaudissements, ça me touche beaucoup, mais je ne le sentais pas, ce soir. Au moment d’entrer en scène, je me disais : « ce soir, j’ai aucune envie de rire. Alors, encore moins celle de faire rigoler ! »

 Et vous ? Oui, mais vous, c’est pas pareil. vous avez payé. Ben oui. Ça crée une attente.

 

Je suis vraiment désolé. Comme je disais, vous pourrez peut-être demander au patron … Bon c’est à vous de voir …

Quitte à ce que je sois là, si vous voulez, on peut bavarder…  Après tout, on n’est pas obligés de rire. Pas tout le temps. C’est curieux, cette manie de vouloir être gais. Vous avez remarqué ? Quand vous rencontrez quelqu'un, faut avoir l’air hilare, limite l’idiot du village. Sinon, on vous regarde d’un air catastrophé : « Qu’est-ce qu’il y a ? ça va pas ? T’as pas l’air en forme. »

 

Ben non, ça va pas. C’est pas si grave. On n’est pas obligés « d’aller » tout le temps, en permanence ! Et puis, c’est quoi, cette histoire ? Forcément, que « ça va ». On sait pas bien où ni comment, mais ça va. Pourquoi il faudrait que toujours ça aille bien ? C’est agaçant, à la fin, vous trouvez pas ? Déjà on a du mal à ce que ça aille, il faut tout, il faut se forcer un peu … Alors si, en plus, il faut que ça aille bien, vous croyez pas que là, vous en demandez un peu trop … ?

Comme si on n’avait droit qu’à la moitié des sentiments. Et encore, je dis la moitié … On peut quand même pas avoir la patate tout le temps ! Vous avez la patate tout le temps, vous ? La patate ! Ah, ça vous fait rire, ça monsieur, « la patate » ! C’est bien comme ça qu’on dit, non ? La patate …

Ou la banane, si vous préférez.

Eh ben moi, y a des jours où j’ai pas la banane. Ni la patate.

Non, c’est pas gentil, vous rigolez, alors que moi je viens de vous dire que j’ai pas envie de rigoler …

C’est nerveux ? Ah, si c’est nerveux, alors …

 

Enfin, voilà, on va pas y passer le Réveillon, non plus, encore que si, après tout, c’est vrai que c’est le Réveillon, ce soir ! C’est même pour ça que vous vous étiez dit « on va aller se marrer à La Lune dans le Caniveau, il paraît qu’ils ont un spectacle du tonnerre, en ce moment … » Ben, désolé, c’est pas de chance, vous êtes pas venus le bon soir. En même temps, c’est vrai, le Réveillon, vous aviez pas trop le choix.

Enfin, c’est comme ça. On aura quand même pu bavarder un peu. Si ! C’était sympa … Enfin, moi, j’ai trouvé que c’était sympa. C’est vrai, on a rarement l’occasion d’aborder ces questions. Alors, pour une fois que je tombe sur un public intelligent … si, si, je vois bien que cette réflexion vous intéresse … Que vous ne veniez pas seulement, bêtement, passer une soirée de réveillon à vous marrer ! Non, je ne parlais pas pour vous, Monsieur, tout le monde ne peut pas non plus être intéressé. Soyez patient. Ça va plus être long.

 

Hein ? Qu’est-ce que c’est que cette dictature de la bonne humeur ?

 « Et comment tu vas ? Oh ! Super ! Ah, tant mieux, j’suis vraiment contente pour toi ! Et les enfants ? Ah, super ! Et Bruno ? Ah, su … Ah, il t’a quittée ? Ah, je savais pas, désolée, hein. Mais tu te remets ? C’est super, aussi, non, la vie de célibataire ? Non …, Ah, tu te sens un peu seule, le soir … Tu as pas trop le moral, ces temps-ci … Tu te sens comme une merde ? Je comprends. Non, je veux dire, avec Bruno qu’est parti, forcément … Ben, c’est super. Et sinon, ça va bien ? Par ailleurs, je veux dire. C’est super. Tu sais, tu devrais sortir, un peu, faire la fête. Voir des gens. Voir des mecs ! Oui, je sais, Bruno vient de te quitter … Ben, justement. C’est pas le moment de se laisser abattre. Faut pas se morfondre. En plus, on dit que ça augmente les chances de chopper un cancer. Mais non, je dis pas que tu vas avoir un cancer ! Faut se remuer, c’est tout. Ruminer toute seule, c’est pas sain ! »

 

Vous avez remarqué, on n’a plus le droit d’être triste. Ou en rogne, de s’être levé du pied gauche, de trouver qu’aujourd'hui il fait une lumière dégueulasse. Qu’on n’a rien d’intéressant à faire, qu’on trouve la conversation des gens nulle à chier, et la sienne encore pire. Qu’on a une vie de merde, des amis de merde : faut être Performant. Au boulot, en famille, au pieu, avec ses enfants, son chien, ses azalées, faut assurer ! Si t’assures pas, t’es suspect. C’est que tu t’y es mal pris. T’as pas lu les bons tutos, tu t’y es pris comme un manche, t’es un charlot. Un zéro, un cassos’, le rebut de la société. T’as commis le pire des crimes, pire qu’un blasphème : t’as pas cherché à réussir. Ou t’as pas réussi à réusssir, ce qui est pas mieux. Malheur aux perdants !

 

Faut faire envie ! Avoir de la thune, une belle baraque, une grosse situation, une femme (ou un mari) qui l’est pas, et qui sait s’attifer, des enfants qui réussissent à l’école (chiants, mais bons à l’école), une bagnole qui tient la place de deux, et des souvenirs de vacances à raconter !

 

Faut surtout pas être moche. Ou fringué comme l’as de pique. Faut avoir plein d’amis. Trouver sa vie « super ». Ou alors, faut pas que ça se voie : si tu t’emmerdes dans ta vie, si tu rames dans ton boulot, si ta nana te gonfle, si tu te demandes ce que tu vas bien pouvoir foutre de ta journée, c’est pas grave : pourvu que ça se voie pas. Plus tu rames, plus tu dois répondre, si on te demande : « Super ! » Toute façon, personne ira vérifier. Tout le monde s’en fout, si ça va moche ou « Super », l’essentiel c’est que tu sauves les apparences, que tu viennes pas ruiner l’ambiance. Le rêve collectif.

 

Et si, vraiment, un soir, tu sens que tu touches le fond, que tu ne vois pas du tout ce qui pourrait te redonner le sourire, un soir de Réveillon, par exemple … tu pourrais … tu pourrais …

 

Sais pas, moi … Si vraiment tu veux rire un coup … t’as plus qu’à te trouver un spectacle de cabaret, par exemple !

Et là, la vie te paraîtra drôle !

 

Merci, M’sieurs dames ! Merci ! Merci beaucoup ! Passez une bonne nuit de Réveillon ! Et soyez heureux ! Ou pas.

 

lundi 21 septembre 2020

Villégiature

 

                                                           

 

                              Ils ont pris trois jours à Capbreton. C’est sa famille à elle qui leur a offert. Son père leur a dit : « Vous allez voir, c’est le meilleur moment. Les touristes sont partis. Et vous aurez beau temps. »

Ils se sont installés dans un hôtel près de la plage. Ils se sont baignés. C’est vrai qu’il n’y a pas grand-monde. Elle a trouvé l’eau un peu fraîche. Il s’est moqué d’elle, il est allé nager. Ils sont partis en ville chercher où manger. C’est petit, ils ont vite fait le tour. Ça a du charme, ils marchent lentement, main dans la main, entre les maisons, à travers rues, de petites rues tranquilles. Le port du masque gâche un peu le plaisir. Mais c’est comme ça. C’est pareil partout, maintenant. En trois jours, ils n’avaient pas le temps d’aller très loin. C’est la première fois qu’ils partent quelque part ensemble. Ils n’en ont pas parlé, mais ils appréhendent un peu. Le lieu clos d’une chambre d’hôtel. Pas grand-chose à faire. A Joinville, c’est pas pareil, ils ont les copains, ils sont dehors toute la journée, le boulot, le RER.

Mais c’est romantique, quand même, elle a murmuré. De la chambre, ils voient la mer. Le reflet mordoré du soleil sur la mer. On dirait qu’ici, le temps ne bouge pas. Loin de tout.

Ils traversent la place de la mairie, quasi déserte. Ça fait presque peur. A Paris, ce serait noir de monde. Une petite place vide, comme une scène où personne n’oserait s’aventurer. Comme un spectacle qui ne commencerait jamais. Ils croisent quelques personnes, emmasquées elles aussi le plus souvent, mais pas toujours, ce sont eux peut-être les personnages de la pièce, ils jouent sans le savoir, sans connaître l’histoire. C’est une pièce où il n’y a pas beaucoup de dialogues.

Ils arrivent à une terrasse, avec un peu de monde, des rires s’entrecroisent, les gens s’interpellent, avec cet accent qui semble toujours plaisanter. Ils parcourent la carte. Ils ne trouvent rien qui leur fasse envie. Elle a peur qu’il s’ennuie. Elle ne dit rien mais elle sent dans sa main la sienne qui s’impatiente, il a envie de bouger. Ils partent essayer de trouver autre chose. Trois jours, c’est vite passé.