Rivages, 2008
(Deaf
Sentence, 2008) (410 p)
Très
intéressant, attachant, amusant ; probablement le Lodge que j'ai préféré. Un
auteur dont on peut regretter une absence de profondeur, mais subtil. Un roman
sur (ou de) la surdité, plein de sous-entendus. Frustrations d'un universitaire
quinquagénaire en retraite anticipée ; le quotidien d'un couple, ses petites
guerres et ses agacements, les tentations, les menus écueils de la famille ...
Sous
la forme d'un journal ; notations personnelles (mais jamais complètement intimes
: Lodge évite toujours la "violence" de réelles confidences, il reste
dans une distance "de bon aloi", un humour convenable qui font son
charme et ses limites.)
Thèmes
aussi de la relation au père (vieillissant), au vieillissement … Lodge a un problème,
je trouve, avec la fin de ses romans : comme s'il ne "savait" pas
comment finir, ou s'il ne voulait pas des fins "plausibles", ou
possibles, pour ses intrigues (dans celui-ci je reconnais que ce n'était pas
facile) ; souvent il s'en tire avec une pirouette, une "fausse fin",
qui me laisse sur ma faim. Dans ce roman, le dénouement est moins décevant,
même s'il laisse en plan l'une des intrigues principales : mais il dévie de
façon inattendue, le ton et les thèmes se font plus graves. Une façon encore de
"refuser la fin", de l'exorciser par une sorte d'ironie mortuaire.